PSYCHANALYSE N°41

Commencements d’une analyse. Identification. Sinthome. Noir. Poésie.

201712045142PSYCHANALYSE 41
COMMENCEMENTS D’UNE ANALYSE
Aucun commencement, jamais. Pierre Bruno

Résumé

Accorder la priorité au repérage de l’entrée de l’analysant dans le discours de l’analyste est à récuser, même si le moment de cette entrée est important. En effet, l’essentiel est que, dès le premier contact du candidat-analysant, ou de quiconque, avec un analyste, celui-ci institue d’emblée le discours de l’analyste en tant qu’offre, ce qui ne veut pas dire qu’il doive se désintéresser des modalités de présentation de cette offre.

Mots-clés : Demande, commencement, discours de l’analyste.

Avant le début. Marie-Jean Sauret

Résumé

La psychanalyse, à suivre Lacan, est le retour dans le réel de ce que le Discours Capitaliste, a rejeté : la castration (et les choses de l’amour). Or, le néolibéralisme n’a cessé de se perfectionner – au détriment de quels éléments nécessaires au processus de subjectivation ? A quelle condition l’analysant ainsi formaté se tournera-t-il vers la psychanalyse et pour lui demander quoi ? Psychanalyse et analysant portent-ils les traces et lesquelles de ce nouveau moment historique ?

 Mots-clés : Acte, amour, castration, Discours Capitaliste, rapport sexuel.

Les entretiens préliminaires. Avant de commencer. Paul Alerini

Résumé

Les entretiens préliminaires sont pour l’analysant potentiel une introduction à la cure et pour l’analyste une prévision sur l’analysabilité et la différence avec une psychothérapie. Pour Lacan ce temps indispensable est une confrontation de corps et il se distinguait en cela de Freud qui voulait qu’il soit le plus bref possible. Entre ces deux moments historiques l’évolution des idées a suivi des voies diverses, la question du transfert en est le centre.

Mots-clés : Préliminaires, prévision, transfert.

« Mais aussi sur l’analyste ». Jérémie Salvadero

Résumé

Comment penser l’entrée en analyse aujourd’hui ? Un colloque organisé par l’Association de Psychanalyse Jacques Lacan et l’association Encore à Marseille le 28 Février interrogeait l’incidence des discours dominants sur les analysants potentiels mais aussi sur l’analyste. Ce texte invite à s’attarder sur ce « mais aussi », en lien à l’idéologie du déclin comme discours dominant chez les analystes et donc à la place du Père dans le discours analytique.

Mots-clés : Idéologie, déclin, place publique, silence, père réel, charité.

L’ESSAI MINEUR
Identification et nomination. Pierre Bruno

Résumé

Il s‘agit d’abord de décliner les trois formes d’identification repérées par Freud. Tout en étant d’accord avec Freud sur ces trois identifications, Lacan franchit deux pas : le premier consiste à mettre au jour une autre forme d’identification, celle au symptôme, qui se caractérise de n’être plus, comme les trois autres, une identification à l’Autre. Le second pas concerne son propre enseignement : il consiste à tenir le Nom-du-Père non plus seulement comme un père nommé, mais comme nommant.

Mots-clés : Nomination, trou, Autre réel.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Démenti et pulsion de mort : un arrangement pour la vie. Laure Thibaudeau

Résumé

Posons que la mort est le fondement de la vie humaine. C’est ce que refuse l’ordre phallique, qui pourtant en est porteur. Il s’y oppose par le démenti. Mais le symptôme dénonce ce démenti du langage, là où celui-ci manque à dire. Ces deux positions vont s’affronter tout au long de la vie du sujet. C’est à faire une psychanalyse que le sujet peut se reconnaître mortel, humain, et singulier, apprivoisé par son symptôme.

Mots-clés : Pulsion de mort, vie, démenti, symptôme.

Mnémosyne et Léthé. Élisabeth Rigal

Résumé

La mémoire et l’oubli concernent l’inconscient et le refoulement. Ils n’appartiennent pas qu’au sujet mais participent de la culture incluant la culture psychanalytique. La correspondance de Freud à Fliess publiée en 2006 en France restitue une part de l’histoire supprimée dans les publications précédentes. Elle permet de faire des liens, d’une façon nouvelle, entre l’histoire d’Emma Eckstein et le rêve de l’injection faite à Irma. La mémoire et l’oubli signalent également notre relation au grand Autre.

Mots-clés : Mémoire ,oubli, histoire de la psychanalyse, Emma Eckstein, Freud et Fliess.

Le petit pas d’après… Sylvianne Cordonnier

Résumé

Jacques Lacan requiert du psychanalyste un « lire » particulier, corrélat de l’inconscient structuré comme un langage. Se propose ici une lecture singulière de l’ « inédire » du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Ce séminaire témoigne de l’acte posé en 1964 par Lacan. Acte qui entérine un autre centrement de sa position, vérifiant la justesse de sa création, l’objet a, et posant les jalons du discours analytique. Dès lors, s’articulent de façon nouvelle les concepts freudiens, dans un lien de filiation dont Lacan s’émancipe, à condition de s’en servir, pour accomplir, à partir de son propre fil : le sinthome, le petit pas d’après…

Mots-clés : le liredire de la cure – l’indédire de la fin de cure – l’autre centrement – le style, l’art et la manière – l’eutuquia – l’objet a – de la filiation au symptôme – Lacan poème.

Les Crimes de l’amour. Catherine Bruno

Résumé

En s’appuyant sur les textes sadiens « Eugénie de Franval » et La philosophie dans le boudoir, l’auteure développe la thèse que chez Sade dans l’inceste  père-fille, le partenaire du pervers n’est pas l’enfant, mais la mère. La fille incestueuse occupe pour lui une fonction particulière qui consiste à venir s’affronter à la castration maternelle à la place du pervers.

Mots-clés : Sade, inceste père-fille,  perversion, castration maternelle.

LA THÉORIE
L’identité et l’identification : des sœurs ennemies ? Jean-Daniel Causse

Résumé

Si l’identification et l’identité sont étymologiquement liés, cet article montre ce qui permet de les différencier, et même de les opposer, à partir de l’élaboration proposée par Lacan. On s’intéresse ici à une identification qui, non identitaire, produit de la différence absolue. C’est en sens que le « trait unaire » permet de se compter pour un – absolument singulier – dans le registre du signifiant.

LA STRUCTURE
Symptôme et sinthome, 5e partie. Lacan, 1936-1955

Résumé

De 1936 à 1955, Lacan tente de resituer le symptôme dans les registres de l’imaginaire, du symbolique et du réel, en rupture avec le contexte postfreudien de l’époque pour orienter la direction de son interprétation. Les trois formules choc à retenir sont : « le moi comme le symptôme humain par excellence », « le symptôme comme message dans le registre symbolique » et « le symptôme comme retour de la vérité dans les failles du savoir ».

Mots-clés : Symptôme, message, vérité, langage, formation de l’inconscient.

LA PASSE
Noir. Carole Diaz

Résumé

Une traversée dans le noir, du noir. Entrée et issue d’une cure par un point noir de réel. Un voyage au travers de quelques rêves et trois souvenirs d’enfance qui, relus plus loin, firent effet de coupure définitive. L’Autre était barré. Via la traversée du fantasme et la chute du tranfert, chutait définitivement l’objet. Puis un second temps d’écriture vient tenter de relire les effets de coupure sur le corps par la théorie et, plus particulièrement, la topologie de Lacan.

La lettre dans le mot. Chantal Thirion-Delabre

Résumé

Suivre le mouvement de la lettre dans le mot va être déterminant dans mon analyse. Cela va m’être essentielle pour entendre et attraper le Réel ; non pas le signifiant en soi mais la lettre dans le mot et ce qui la borde. C’est ce qui façonne l’écriture de ce témoignage.

Mots-clés : La lettre, témoignage, passe, conclusion.

POÉSIE ET VÉRITÉ
Poésie et vérité. Serge Pey
LA LISEUSE
Les faits d’écriture. Véronique Sidoit

Résumé

Il s’agit, dans ce texte, de tirer quelques points vifs traités dans le livre de Nicolas Bendrihen Écritures et réel du cancer – Gratter le mur.
Quelle est la fonction de l’écriture dans la rencontre du réel d’un sujet ? D’une écriture comme hystorisation, une écriture qui voile le réel en permettant sa subjectivation, à une écriture qui ouvre sur le réel et le dévoile, ce livre traite les différents effets d’écriture dans la pratique d’écrire à laquelle recourent de nombreux sujets. D’une dimension très clinique, ce livre questionne tout au long de son parcours le nouage entre la parole telle qu’elle se déplie dans l’analyse et l’écriture de l’inconscient.

Mots-clés : Cancer, écriture, réel, fantasme, inconscient, lettre.

YETU

Est-ce qu’il fait vraiment froid dehors, où ça dehors ?

James Sacré, « Figure 8. », Figures qui bougent un peu, Paris, Gallimard, 2016