Archives pour la catégorie Non classé

PSYCHANALYSE YETU n°53

Du rire

 

Qu’est-ce qui fait rire ? Pas une blague mal racontée parce qu’incomprise. Le seul à rire, dans ce cas, serait  celui qui, ayant entendu cette même blague bien racontée, rit de celui qui la raconte mal. Ou encore, la vue de Charlot virevoltant, et perdant la manchette sur laquelle sont inscrites les paroles de la chanson qu’il n’a pas apprise par coeur. Stoppons la liste: c’est un inventaire-Prévert! Pour l’ordonner, on peut remarquer que, dans le premier exemple, l’énonciateur de la blague ( la première personne selon Freud dans Le mot d’esprit), se retrouve être la seconde personne, celle dont on rit, et que la troisième personne (Die dritte Person), seule, garde sa place, mais pour rire non de la blague, mais de la sottise du premier. Dans le deuxième exemple, il est de même aisé de repérer le comique, en tant qu’accident du phallus, tel que représenté par l’envol de la manchette-prépuce. Dans l’humour, maintenant, le grand surmoi « console » le petit moi, en l’allégeant des affects de souffrance auxquels telle situation l’aurait confronté. Ainsi, le condamné mené à la potence disant: « la semaine commence bien! » C’est pourquoi , à la différence du comique et du mot d’esprit il y a, dans l’humour, du « sublime », c’est à dire un dépassement des canons qui nous enferment dans une réaction affective sans recours. D’où une conclusion: Ne rit pas qui veut!

Pierre Bruno

Du rire

du rire

Jacques Prévert, Définir l’humour (Réponse à une enquête)

Thérèse Charrier, Les pleurs d’Héraclite, le rire de Démocrite,
le sourire de l’analyste

Diane Scott, -off,
une écriture inaperçue

André Meynard, Le trait d’esprit, lalangue et les Sourds :
quand le rire nous enseigne…

Marie-Jean Sauret, L’humour est politique

Antonia Birnbaum, Übermut und Untermut
Portrait de Nietzsche en cynique

la passe

Elda Pouli, L’oiseau s’est posé

le savoir du psychanalyste

Carole Diaz, Traverser le fantasme, le début de la fin

Elda Pouli, Au commencement était l’amour. Éros et Agapè

le cas

Hélène Seguin, Quand le trou surgit

Élisabeth Rigal, « Je ne veux pas cont te tu »

lentre-deux

Sylvianne Cordonnier, Transports amoureux

le cardo

La présentation de malades de Jacques Lacan
Mise à ciel ouvert du travail du cartel d’animation du Cardo

yetu

PSYCHANALYSE YETU n°52

Surmoi, moi, ça, ego

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« On pourrait sous-titrer : Du rififi  dans la topique ! Supposons un peuple qui ne verrait le monde que perché sur les épaules de ses voisins. Est-ce une allégorie du surmoi ? Pourquoi pas, si on tient que le surmoi est un surplomb capable de donner du sens à tout et de créer pour chaque événement sa faute causale. En conséquence, il est l’ennemi mortel de la division du sujet entre savoir et vérité. Quant au moi, tricoté, détricoté, re-tricoté inlassablement  par Freud, il oscille, chez les héritiers, entre une instance d’arbitrage et, à l’opposé, le lieu d’une refente.

Tout ça pour ça, pourrait-on dire alors, pour évoquer cette instance,  implacable de naître pas-je, qu’elle congédie ironiquement la subjectivation? Reste l’ego, celui qui rectifie sans se décourager les nœuds ratés, telle une couturière cousant un habit de lumière, au risque d’enflammer l’arène. »

Pierre Bruno

Surmoi, moi, ça, ego

surmoi, moi, ça, ego

Pierre Bruno, Pas-jeu

Emmanuel Lehoux, Le ça de Groddeck

Sidi Askofaré, Retour sur le surmoi

Maria Triantafyllidou, De la topique à la topologie : le rififi opéré par l’interprétation analytique

Jérémie Salvadero, Si le symptôme sait, l’ego fait ?

et la philosophie

Élisabeth Rigal (philosophe), L’archi-politique de Gérard Granel

la structure

Symptôme et sinthome, 11e partie. Lacan, 1974-1979

la passe

Béatrice Bioret, L’interprétation de l’analyste dans la cure – vers le passage à l’analyste. Traversée d’une interprétation

rebond

Guy Lérès, Des profils

la liseuse

Frédérique de Oña, Édouard Levé, le double et la mort

tressage

François Rouan, Du traitement délicat de la sensation

exterieurs

Un entretien avec Pierre Bergounioux

yetu

Patrick Valas

Patrick Valas nous a quitté le 9 mars 2023, mais il a laissé des outils précieux à la communauté psychanalytique lacanienne. Sa passion pour l’enseignement de Lacan, son assurance inébranlable dans les enjeux de la psychanalyse aujourd’hui l’ont amené à collecter les séminaires, textes, interventions, enregistrements de Lacan pour les diffuser et les offrir à quiconque s’engage dans le sillon que Lacan a tracé. On les retrouve sur son site, et également sur le site « staferla » , à la création duquel il a participé. Ces pépites sont exceptionnelles, tant pour  le lecteur assidu de Lacan, analyste ou analysant, que pour le chercheur.

Son enthousiasme et sa passion pour la cause analytique le menaient à la rencontre de toute personne s’intéressant à la psychanalyse ; et, par delà ses colères ou ses enthousiasmes qui ont animé nombre de débats, c’est ce qui faisait le lien et la richesse des échanges avec lui. Il ne s’est laissé enfermer dans aucun dogme, sa seule orientation étant de suivre Lacan au plus près de son texte.

C’est cette liberté, et cette générosité que nous tenons à saluer ici.

PSYCHANALYSE YETU N°51

L’abyme du pouvoir

Psychanalyse Yetu 51

L’équivoque Y-I ne se refuse pas. La mise en abyme indique que, aussi grande que soit la dernière poupée russe, celle qui enferme toutes les autres, elle n’est jamais satisfaisante, frustration (Versagung) que Lacan a définitivement inscrite dans le discours capitaliste,
où la ronde folle du plus-de-jouir ne cesse de repasser du plus-de-jouir au sujet, sans jamais buter sur la grande barrière. Faute de conclusion, l’abyme se réverbère dans un faux infini. Quant au I de l’abîme, vêtu de son chapeau circonflexe, il fait signe au mieux, ou au pire, que cette course folle se termine soit dans la tombe de la défaite, soit dans les catacombes de l’histoire (on sait les noms). De ce double destin, dans lequel la malédiction d’être né n’a jamais pu être surmontée, une analyse, ou autre, peut nous écarter,
à la condition de servir une cause qui ne soit pas de s’en servir – ou s’en asservir.
Pierre BRUNO

L’abyme du pouvoir

Catherine Joye Bruno Hic jacet lepus – Dans « la cuisine des femmes », la part non surveillée de la mère De quelques destins de l’amour maternel

Isabelle Morin L’emprise comme vol psychique

Pierre Bruno, Mireille Bruyère, Marie-Jean Sauret De l’argent et du pouvoir

Mario Uribe Un violent « réveil » d’Octobre : paradoxes d’un devenir et évolution du droit

Véronique Sidoit Là où le fils a échoué, le père a réussi

Guillaume Nemer Tibère n’est pas Auguste

Marie-Jean Sauret Au fond du pouvoir : l’ impouvoir Une expérience

Serge Lavoine Une expérience du « hasard objectif » – Du port imposé du prénom de « Serge » à la liberté du désir homosexuel

L’association

Dimitris Sakellariou De l’impossible du groupe psychanalytique au pari sur la structure du discours : nécessité ou contingence ?

Jacques Podlejski Acte et tâche

La passe

Marc Lescanne Pomme ou banane

Le cas

Dominique Lechevallier Un amour fou

La liseuse

Rémi Brassié « Contemporanéité du nazisme »

Extérieurs

Mathieu Blesson De l’homme des cavernes à l’homme des cadavres

Hommage à Pierre Soulages

Y etu

PSYCHANALYSE YETU N°50

 

L’EVENTAIL DU SEXE

Sans doute, dans l’érotique de l’époque, est-on enclin à penser que seul le genre a un éventail, ce qui d’ailleurs, au regard du trinôme masculin, féminin, neutre, se révèle décevant. L, G, B, T,…n, certes enrichit la grammaire, mais la multiplication des genres, quel que soit l’intérêt des questions que pose une telle auberge espagnole, rate la raison qui fait qu’aucun alphabet n’est infini.
« Parions donc sur l’éventail du sexe, dont le nombre de pales est innombrable, ou du moins non dénombrable, non pas au regard du nombre finalement restreint des comportements qu’il permet, ou ne permet pas, qu’au regard de la singularité inépuisable du franchissement, effectif ou seulement rêvé, du seuil de la virginité, dont nul ne peut s’exempter. La portée de l’éventail, dans son aspiration de respiration, ne tient donc pas d’abord à l’extension de son arc, mais à la capacité de chacune de ses pales à incarner le biseautage de l’air par l’aiguisement d’une lame. Ce mouvement a deux bords : le premier implique la nomination de la dite lame, l’autre, que la nomination retienne son souffle pour mieux habiter l’air. »

Pierre Bruno

L’éventail du sexe

Pierre Bruno, L’art de la défloration 7

Corinne Fortier, La femme, ce troisième sexe. Défloration,
excision et sexuation

Fabienne Guillen, La gifle de Dora

Matilde Pelegrí, La demande « trans » d’un enfant

Christian Cazeneuve, Nouvelle école capitaliste, nouveau discours
sur la sexualité de l’enfant ?

Marie-Jean Sauret, La tresse contrariée de l’amour

Les cailloux de l’enfance

Laure Thibaudeau, Rosine Lefort, hier et aujourd’hui

Carole Riou, Maryse ou encore Maryse

Laure Djermag, L’ombilic du transfert – de ce pli primordial

La passe

Maria Triantafyllidou, Au commencement, la parole

Charles Nawawi, Passe et noeud borroméen

Thérèse Charrier, Mon nom est Personne

La liseuse

Marie-Jean Sauret, Éloge de la furtivité

Extérieurs

Entretien avec ORLAN

« Je suis ORLAN, entre autres et dans la mesure du possible »

y etu

PSYCHANALYSE YETU n°49

 

L’ARGENT

n°49

Argent

Pierre Bruno

Résumé : Marx a explicité la relation entre l’argent comme forme-valeur et la monnaie, telle qu’incarnée, entre autres, par le métal précieux.  Il a défini l’argent comme équivalent général et découvert le secret de la plus-value et le fétichisme de la marchandise. Freud a mis en évidence l’équation excrément=enfant=pénis=cadeau=argent, et construit une théorie du fétiche. Quant à Lacan, il a extrait le plus-de-jouir comme fondement de la plus-value.

Mots-clés : argent, monnaie, équivalent général, fétiche, plus-de-jouir

Un Vocabulaire de Marx et Lacan : boussole d’économie politique et libidinale, David Pavón-Cuéllar

Edgar Miguel Juárez-Salazar, Carlos Gómez Camarena et Christina Soto Van der Plas

Résumé : Un Vocabulaire des concepts avec lesquels Lacan lit Marx sera publié cette année en anglais. Ses entrées ont été écrites par une vingtaine d’auteurs de quatorze pays. Cet article justifie l’idée du Vocabulaire, rappelle son origine et son histoire, et aborde des questions telles que le rapport entre le marxisme et la psychanalyse lacanienne.

Mots-clés : Karl Marx, Jacques Lacan, marxisme, psychanalyse

Une psychanalyse sans argent ?

Rémi Brassié

Résumé : L’argent se pose parfois comme un problème pour la psychanalyse, sinon comme un obstacle. A le réduire à sa fonction d’équivalent général, on reste dans une impasse pour son traitement dans la cure analytique. Il s’agit donc d’en faire un problème de psychanalyse, à partir de quoi lui donner fonction réelle dans la cure. Alors, la question de savoir si une psychanalyse est possible sans argent devra se reformuler pour questionner la demande du psychanalyste.

Mots-clés : argent, demande, plus-de-jouir, plus-value, discours, psychanalyste

Peut-on s’acquitter de sa dette ? Une lecture de l’Homme aux rats

Anne-Sophie Guillen

Résumé : La dette symbolique concerne tout sujet pris dans les lois du langage, pour autant chacun doit prendre à sa charge cette dette et y apporter une réponse singulière. Le cas de l’homme aux rats nous enseigne sur les trouvailles d’un sujet, mais aussi sur ses impasses, tout en nous permettant de nous interroger sur l’universel de la structure.

Mots-clés : Homme aux rats, névrose obsessionnelle, dette, reproduction symptomatique

L’Homme aux loups et l’argent. Psychanalyse, y es-tu ? La tresse subjective d’un infortuné

Marie-Jean Sauret

Résumé : Avec la souscription dont l’Homme aux loups bénéficie à la suite de la perte de sa fortune, l’argent joue sa partie dans le transfert. S’il le rive à l’amour de Freud, il fournit un levier à Ruth Mac Brunswick pour sortir l’analysant de son moment psychotique.

Mots-clés : argent, Homme aux loups, moment psychotique, transfert, tresse subjective

Autour de la pièce qui brille et matérialise un regard

Clarisse Herrenschmidt

Résumé : Le problème posé est celui du lien entre la pièce de monnaie de métal brillant et la vue, le regard. Pour l’établir, il faut passer par l’histoire des signes écrits, l’invention de la monnaie frappée en Grèce ionienne vers 600 av. n. è., le culte d’Artémis à Éphèse et le mythe de cette déesse ombrageuse.

Mots-clés : géométrie, monnaie, électrum, image, Artémis, prix du sang

Partition des passions, au cœur du transfert

Véronique Sidoit

Résumé : L’amour, la haine et l’ignorance, ces trois passions sont inhérentes au transfert et se déplient au cours d’une analyse. L’auteur, dans un premier temps, vérifie les points d’ancrage et leur articulation dans la structure même du sujet pour, ensuite, questionner aussi bien les impasses liées à ces passions que leur devenir possible dans le lien social en fin de cure.

Mots‑clés : transfert, amour, haine, ignorance, passions, savoir, réaction thérapeutique négative, identification primordiale, père réel, l’être du sujet

L’objet vocal ou le rien radical. Pour un nouveau commencement de la psychanalyse

Christian Fierens

Résumé : L’éthique de la psychanalyse n’est rien d’autre que la promotion de l’éthique de l’inconscient. Celle-ci fonctionne spécifiquement selon le principe de jouissance. La jouissance elle-même ne trouve sa fonction qu’en commençant avec le réel du rien absolu ou de l’objet a entendu dans sa forme vocale.

Mots-clés : jouissance, éthique, voix, objet a, rien

Le transfert à la fin

Emmanuel Lehoux

Résumé : Les changements dans le transfert sont examinés au regard du devenir de l’identification primordiale et de ses effets sur l’amour dans le parcours d’une cure. Ce travail s’appuie sur d’une lecture du texte « Joyce le symptôme II »

Mots-clés : père, symptôme, yadl’un, lalangue, pulsion, transfert

Symptôme et sinthome 10ème partie. Lacan, 1967-197

Rédigé par Fabienne Guillen

Résumé :Du séminaire XV au séminaire XX, nous poursuivons la façon dont Lacan resserre la notion de symptôme autour d’un impossible de structure, mis en évidence par la logique. Il donne la formule de ce réel : « Il n’y a pas de rapport sexuel » qui puisse s’écrire. Cet impossible donne au symptôme cette fonction cruciale de venir répondre à cette absence radicale. Le séminaire XXI amorce le dernier tournant de Lacan qui va repenser le symptôme, et du coup la dynamique d’une psychanalyse, grâce à la topologie des nœuds borroméens.

Mots-clés : Symptôme, acte, plus-de-jouir, non-rapport sexuel, logique

Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait… la paresse !

Véronique Bonnet

Résumé : Deux candidats se proposent : il s’agit d’une élection à presque deux siècles d’intervalle. Les auteurs G. Flaubert et H. Klent posent les questions du pouvoir, du travail et de l’argent avec la même acuité mais une différence de perspective.

Mots-clés : candidat, fétichisme, Scrat, paresse

Du capitalisme sémantique aux NFT

Christophe Bruno

Résumé : Au travers de son expérience d’artiste, l’auteur évoque comment les utopies originelles du World Wide Web ont cédé la place au « capitalisme sémantique » instauré par Google au début des années 2000, puis à la folie destructrice des crypto-monnaies et des NFT.

Mot-clés : Google, net.art, capitalisme, sémantique, cryptomonnaie, NFT

Les numéros à venir

PSYCHANALYSE YETU n° 53 – RIRE, mars 2024

Qu’est-ce qui fait rire? Pas une blague mal racontée parce qu’incomprise. Le seul à rire, dans ce cas, serait  celui qui, ayant entendu cette même blague bien racontée, rit de celui qui la raconte mal. Ou encore, la vue de Charlot virevoltant, et perdant la manchette sur laquelle sont inscrites les paroles de la chanson qu’il n’a pas apprise par coeur. Stoppons la liste: c’est un inventaire-Prévert! Pour l’ordonner, on peut remarquer que, dans le premier exemple, l’énonciateur de la blague ( la première personne selon Freud dans Le mot d’esprit), se retrouve être la seconde personne, celle dont on rit, et que la troisième personne (Die dritte Person), seule, garde sa place, mais pour rire non de la blague, mais de la sottise du premier. Dans le deuxième exemple, il est de même aisé de repérer le comique, en tant qu’accident du phallus, tel que représenté par l’envol de la manchette-prépuce. Dans l’humour, maintenant, le grand surmoi « console » le petit moi, en l’allégeant des affects de souffrance auxquels telle situation l’aurait confronté. Ainsi, le condamné mené à la potence disant: « la semaine commence bien! » C’est pourquoi , à la différence du comique et du mot d’esprit il y a, dans l’humour, du « sublime », c’est à dire un dépassement des canons qui nous enferment dans une réaction affective sans recours. D’où une conclusion: Ne rit pas qui veut!

Pierre Bruno

PSYCHANALYSE YETU n° 54 – DIABLE !, septembre 2024

Cette interjection ne saurait relever d’une injure. Comme épithète d’ailleurs non plus. Plutôt s’agit-t-il d’un éloge, promulgué par les propagandes religieuses. Un mystique soufi, Hallaj, a bien jugé en faisant du diable, devenu Satan grâce à la Bible hébraïque, le seul vrai monothéiste, parce qu’il ne veut pas adorer un autre que Dieu, en l’occurrence Adam. Luther aussi a bien jugé, à sa façon. Il tient que les êtres humains sont issus de « l’anus du diable », et qu’à ce titre, ils ne peuvent vouloir que le mal et espérer que le libre arbitre divin leur épargne le pire. Freud n’est pas si éloigné de penser ainsi, puisqu’il considère le diable, dans un premier temps, comme le représentant des pulsions mauvaises, pour dans un second temps, l’habiliter comme un substitut du père, mais féminisé, dans son article sur une névrose démoniaque au XVII° siècle. Puis Lacan : le diable n’y est guère mentionné, peut-être parce qu’il fut soupçonné d’être lui-même le diable. La référence la plus pertinente est celle qu’il fait au Diable amoureux de Cazotte (1772). C’est d’abord par la bouche d’un chameau monstrueux qu’il pose au héros, Alvare, la question de son désir Que vuoï ?. Ce héros, lui, ne répond pas à la question, mais répond de son désir en refusant à Biondetta, la figure ultime du diable, de lui vendre son âme pour qu’elle se donne à lui comme corps. Di-able : en franglais, capable de Dieu.

Pierre Bruno

PSYCHANALYSE YETU n° 55 – VOILE et RATURE, mars 2025

Pourquoi ne pas considérer le voile et la rature comme des « concepts fondamentaux » de la psychanalyse ? Freud, dans L’homme aux loups, a élevé le voile au rang de question nodale dans la cure de Serguei Pankeiff. Ce voile séparait son analysant du monde, et ne se déchirait que ponctuellement quand, suite à un lavement, les selles passaient l’anus. L’interprétation de Freud ne manque pas d’audace, mais ne pourrait-on penser que, durant sa longue vie, l’Homme aux loups n’a cessé de vouloir ne plus être « né coiffé » par la fortune parentale ? Peut-être une « rature » lui faisait-elle défaut, celle « d’aucune trace d’avant » que Lacan promeut dans « Lituraterre », en 1971. À savoir une rature qui, telle le trait du calligramme, est première, la trace n’étant jamais que seconde, contrairement au dogme de la psychologie génétique, qui induit encore en erreur.

Pierre Bruno

PSYCHANALYSE N°39

Pulsion. Répétition. Wittgenstein. Barbara Low

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LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Pulsion (drive out). Pierre Bruno

Résumé

Ce texte propose une thèse sur l’articulation de la pulsion et du fantasme. Le montage de la pulsion  et la formation du fantasme impliquent l’habitat langagier. Ce n’est qu’au troisième temps de la pulsion qu’un sujet apparaît, dans le processus de l’aliénation, mais pour aussitôt disparaître. La surimpression de l’aliénation sur le montage de la pulsion est la clé de l’assujettissement par le fantasme et reste commandée, dans toutes les modalités de la séparation, par le désir du père et non par sa jouissance.

Mots-clés : pulsion, fantasme, aliénation-séparation, désir du père.

Destins et filiation. Catherine Bruno

Résumé

Cet article interroge la fonction de l’objet voix dans la nomination et « la fonction réelle du père dans la génération » (Jacques Lacan), pour distinguer le père du nom du père du désir. L’auteure s’appuie sur le film Taxidermie, organisé en triptyque par le cinéaste hongrois György Pálfi. Il y raconte la destinée des hommes d’une même famille, sur 3 générations, à un instant «t» de leur vie, dans une petite ville de Hongrie au XXème siècle, destinées liées aux figures de la pulsion mises en scènes : orale, anale, scopique et invocante.

Mots-clés : Filiation, père du nom, père du désir, mère incertaine, pulsion, objet voix.

Comment enseigner ce que la psychanalyse nous enseigne ? María Antonieta Izaguirre

Résumé

L’auteur interroge la façon dont s’opère la transmission de la psychanalyse à travers la passe ou les grands cas cliniques. Si Freud a produit une nouvelle forme narrative après les transformations culturelles liées à première guerre mondiale, Lacan a imposé un style propice à la transmission. Ce qui se transmet d’un cas est le témoignage du reste réel de l’expérience.

Mots-clés : construction narrative, style, transmission, enseignement, réel.

D’un savoir qui ne se saisit pas ? Elisa dos Mares Guia-Menéndez

Résumé

Dans le champ de la psychanalyse le féminin ne se réduit pas au savoir sur la femme, chercher à le définir correspondrait à contredire ce qu’il a de plus particulière, sa capacité de se réinventer à chaque fois. Or, la recherche de la vérité doit aussi laisser la place à l’énigme. Le mouvement de Freud ainsi que l’enseignement de Lacan nous apprend beaucoup à ce sujet, et nous sert aussi comme un sort de boussole pour penser ce point si particulier qui est celle du savoir dans la psychanalyse.

Mots-clés : féminin, féminité, idéal, énigme, savoir.

La différence dans le sexe, ou le « sans alibi » Sophie Mendelsohn

Résumé

La différence des sexes est une pierre d’angle de la condition symbolique telle que l’envisage la psychanalyse, et l’enjeu d’une querelle intense dans la culture, où elle fait régulièrement l’objet de démentis stratégiques. Elle se présente plutôt ici comme un alibi qui permet au sujet de l’inconscient de continuer à ignorer une autre différence, à la cruauté mordante, celle qui traverse le sexe lui-même.

Mots-clés : sexe, différence, symbolique, alibi, cruauté.

LA THÉORIE
La catégorie du semblant et l’acte analytique. Dimitris Sakellariou

Résumé

Une psychanalyse consiste pour un sujet à réinventer des modalités lui permettant de loger son être de jouissance dans un lien social nouveau lui rendant possible d’habiter le monde. Or le réel de la Jouissance ne s’attrape que par le semblant phallique bien insuffisant à dire la différence, et rendre possible le rapport sexuel qui ne peut s’écrire, et à quoi supplée le symptôme. Reste l’objet α que l’analyste doit élever à la dignité du semblant d’être dans le transfert. Il n’y parvient que dans la mesure où il arrive par l’effet son acte à accoucher de cet objet en en faisant sa marque de fabrique.

Mots-clés : Acte analytique, amour, Autre, castration, Discours (lien social), Discours Capitaliste, Jouissance, Jouissance de l’Un, Jouissance du corps de l’Autre, Phallus (Φ, (-φ)) Rapport sexuel, Réel, Semblant, Sinthome, suppléance, Symptôme, Vérité.

LA STRUCTURE
La répétition chez Freud (2e partie). Karin Adler

Résumé

Ce texte est la suite de celui intitulé « La répétition de Freud ». Il traite de la conceptualisation Freudienne du masochisme premier et de sa nouvelle appréciation du principe de Nirvana suite à l’introduction du concept de la pulsion de mort déduit de sa découverte de la compulsion de répétition. Celle-ci est premièrement précisée dans sa fonction de défense de l’inconscient qui ne provient pas du moi. Deuxièmement, Freud lui attribue d’une part le processus de fixation pulsionnelle au refoulement et par ailleurs la conservation de la situation d’un danger qui n’est plus actuel.

Mots-clés : Pulsion de mort, compulsion de répétition, masochisme premier, principe de Nirvana.

EXTERIEURS
De la grammaire analytique (Wittgenstein et Lacan). Guy Félix Duportail

Résumé

L’objectif de cet article est de montrer que la critique de l’idée de métalangage n’est pas le seul point commun entre Wittgenstein et Lacan. La notion de grammaire – au sens du second Wittgenstein – constitue également un point décisif dans la relation conceptuelle qui unit Lacan à Wittgenstein. La grammaire mathématique des propositions empiriques, telle qu’elle est exposée dans les Remarques sur les fondements des mathématiques, éclaire le statut des mathèmes en psychanalyse. Les mathèmes sont alors considérés comme des règles de grammaire qui conditionnent ce que l’on peut dire avec sens de la clinique. Enfin, l’approche grammaticale permet de comprendre pourquoi les propositions analytiques ne parlent pas de l’Être, mais de l’Un, entendu comme noyau élémentaire de la réalité psychique.

Mots-clés : grammaire, proposition, mathème, sens, réel, hénologie.

Anamorphose. M’as-tu vu ? Faire parler les murs. Élisabeth Rigal

Résumé

La découverte de la grotte Chauvet (Gard) a provoqué une révolution dans la conception de l’Homo Sapiens et celle de l’apparition de l’art. Il s’agira d’interroger les représentations à l’œuvre qui dépassent la figuration. La façon dont l’objet regard est visé introduit-elle le rapport entre les sexes ?

Mots-clés : Anamorphose, regard, Chauvet, Homo sapiens, transmission.

 LES INTROUVABLES
Refoulements. Barbara Low
Y ETU ?

Si tu mets ton oreille au tic-tac de
ton oreille tu entendras bien en
toi quelque chose qui n’est pas toi-même
et qui est un ou le démon.

Max Jacob, Le cornet à dés, Paris, Poésie/Gallimard, 1945, p. 56.

   Vous pouvez accéder aux articles de ce N° sur CAIRN

PSYCHANALYSE N°38

Malentendu tragique. Répétition. Danser. Amour. Insaisissable. a et ça

 

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HOMMAGE A ALAIN LACOMBE
Rêve et fantasme. Alain Lacombe

Résumé

Quel est le rapport entre le rêve et le fantasme et en quoi se différencient-ils dans leur lien au réel ?

Mots-clés : rêve, fantasme, désir, jouissance, corps, langage.

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE
Ça n’est pas Lacan. Pierre Bruno

Résumé

« Il n’y a de cause qu’après l’émergence du désir », telle est la proposition centrale du séminaire interrompu de novembre 1963, de Lacan, intitulé Les noms du père. Critiquant le mythe freudien de Totem et tabou, Lacan tient qu’il n’y a de Dieu que comme désir.

Mots-clés : objet a, nomination, désir, noms-du-Père.

« Le livre de sable » de Borges : un Autre insaisissable. Dominique Corpelet

Résumé

Dans trois de ses contes, « La Bibliothèque totale », « La Bibliothèque de Babel » et « Le livre de sable », J. L. Borges effectue un parcours au terme duquel il peut énoncer que le savoir ne saurait se constituer en totalité close. Avec Russell et le paradoxe des ensembles, l’écrivain donne forme littéraire au mathème de A barré. Il rejoint Lacan qui, dans D’un Autre à l’autre, avec la logique ensembliste, démontre la topologie de A : il est affecté d’une faille.

Mots-clés : Russell, paradoxe des ensembles, incomplétude de l’Autre, savoir.

LA PASSE
Du trait à la lettre, du saut du lit à l’amour. Aïssa Bakir

Résumé

Trajectoire d’une passe, dans laquelle celle-ci aurait pu s’écrire au pluriel. Singulier du trait faisant signe et matière à la lettre. Le passage de l’analysant à l’analyste, mouvement qui se dépose dans la passe, et dont la musique peut se faire entendre comme un « finale » dans la cure qui se conclut. Tintamarre du trait qui, sans se lisser, se fait lyre et se fait lettre. Lettre qui, sans se forcer, se fait lettre d’amour.

Mots-clés : passe, lettre, invention, amour.

LA THÉORIE
Malentendu tragique. Entretien avec Francisco Pereña

Résumé

Au cœur de la condition de vivant du sujet, la pulsion inscrit dans le corps la place de l’Autre en tant qu’altération pulsionnelle, cet Autre étant identifié comme responsable de notre solitude et de notre dépendance. De là l’égarement du sujet, la confusion, l’angoisse et le désir de s’approprier cet Autre à travers le mensonge collectif de l’identité et de la servitude. Assumer la condition tragique de l’existence est un devoir éthique. C’est cela la question tragique : comment vivre sans savoir vivre. Le sujet ne coïncide pas avec le citoyen. L’histoire ne doit pas voiler ni récupérer par une psychologie de la performance et de l’adaptation la dimension symptomatique de la répétition en tant que mode particulier d’inscription de l’altération pulsionnelle en tant que défi de vivre.

Mots-clés : répétition, histoire, pulsion, dimension tragique, demande, caractère, symptôme. 

LA STRUCTURE
La répétition chez Freud. Karine Adler

Résumé

Le texte suit la trace du concept de la répétition chez Freud en rapport avec la remémoration et la résistance. Il décrit le chemin de l’évolution théorique pris à partir de l’observation clinique des névroses de guerre et des rêves traumatiques. La découverte de la compulsion de répétition permet à Freud l’ouverture vers l’au-delà du principe de plaisir et son développement de l’hypothèse de la pulsion de mort.

Mots-clés : répétition, compulsion de répétition, pulsion de mort.

PAS DE PORTE
Faire danse. Deborah Puccio-Den

Résumé

Combinant anthropologie et psychanalyse pour éclairer le rapport entre son vécu personnel et ses investissements intellectuels, l’auteur explore la perversion comme une modalité de l’action, individuelle et sociale, qui place le sujet dans une position particulière par rapport à son langage. Trois activités utilisant ce même ressort sont mises en parallèle : l’agir masqué dans les rites du carnaval, le crime mafieux et la danse.

Mots-clés : perversion, action, danse, crime, mascarade, mafia.

UNE RÉFÉRENCE DE LACAN
Dante Alighieri ou la poésie amoureuse. Étienne-Jean Delécluse
YETU

-Dieu, ne juge pas ! Tu n’étais pas une femme, sur terre !

Marina Tsvetaïeva, L’offense lyrique et autres poèmes, trad. H. Deluy, Tours, Farrago, 2004

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PSYCHANALYSE N° 28

Rêver/Fantasmer

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septembre 2013 

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE

Etre ou exister. Emmanuel Lehoux

Si la jouissance est la volonté du réel à se faire signifier ou la réponse à cette intention du réel, la construction pour chaque sujet de son rapport au langage est traitement de la jouissance. Cela vaut pour tout mode d’assujettissement au langage (névrose, psychose ou perversion). Le symptôme, s’originant du moi réel initial freudien, est ce sur quoi le sujet peut s’appuyer. Mais est-ce la seule voie d’existence ? Dans RSI, Lacan place dans les champs d’existence les jouissances mais aussi le ternaire freudien inhibition, symptôme, angoisse. Il y a donc une existence qui s’appuie sur l’être et pas sans jouissance. A la fin d’une analyse, la traversée du fantasme pour le névrosé ouvre vers l’identification au symptôme. Ceci n’est pas la même chose que de partir de son symptôme pour s’assurer de son existence dans la psychose où le Nom du Père est forclos. D’où le psychotique va-t-il alors pouvoir extraire son désir ?

Mots clefs : jouissance, symptôme, moi réel, objet a, existence

Juliette et la dialectique de la raison chez Adorno et Horkheimer. Karin Adler

Horkheimer et Adorno le disent avant Lacan: le formalisme de la loi morale kantienne avec son exigence d’obéir au devoir de l’apathie, peut de la même façon soutenir la vertu comme l’immoralité, le bien comme le mal. Cependant, selon Horkheimer et Adorno, le formalisme éthique conduit à la réduction de l’homme à un objet manipulable au service de la conservation du sujet. Pour Lacan dans son « Kant avec Sade » en revanche, c’est le bourreau qui se trouve à la place de l’objet.

Mots clefs : Kant, Sade, fantasme, perversion

Traversée du fantasme versus identification au symptôme. Dimitris Sakellariou

Le but de la psychanalyse pour Freud fut d’emblée le déchiffrage du sens (sexuel) chiffré du symptôme délivrant ainsi le message inconscient destiné au sujet (ich) d’où viendrait la guérison attendue. L’expérience analytique mettra en évidence un accrochage paradoxal au symptôme (le sujet ne veut céder sous aucun prétexte à la souffrance (angst). Cela conduira Freud à l’introduction de sa deuxième topique reconnaissant qu’il existe au delà du sens (Sinn) du symptôme une signification (bedeutung) ou plus précisément une référence (Frege), qui renvoie à un nouveau mode de satisfaction de la libido pulsionnelle en rapport avec un réel, dont la réaction thérapeutique négative pourrait constituer le paradigme dans la cure analytique….

Le fantasme dans le rêve. Alain Lacombe

Dans sa conférence N° 7 de l’introduction à la psychanalyse, Freud a cette phrase étonnante : “Avez-vous maintenant le courage d’aborder l’interprétation d’un rêve complet? Par l’analyse de ce rêve, Freud établit que la pulsion est le référent de la réalité psychique du désir, que le fantasme “subjective”.

Mots clefs : Rêve, fantasme, désir, pulsion.

Le retournement du fantasme, et après ? Martine Noël

Ce texte témoigne du parcours analytique de l’auteur, huit ans après l’expérience de la passe. . Il revient tout d’abord sur le retournement du fantasme, le dévoilement de l’objet cause du désir et ses effets cliniques. Il questionne le devenir du fantasme et de la pulsion après la passe. Il se conclut enfin avec des questions sur l’objet a et sur l’identification au symptôme comme suite logique de ce procès.

Mots clefs : passe, retournement du fantasme, pulsion orale, identification au symptôme

Qu’est-ce que rêver ? Pierre Bruno

Bien que cet article se compose et s’appuie d’une recension plutôt complète des références de Freud et de Lacan sur le rêve, références dont il souligne les évolutions, son ambition est décalée par rapport à celle de Freud, qui était de fonder une interprétation probante du rêve. Cet article en effet vise à se tenir au niveau d’une question sous-jacente : en quoi consiste l’activité de rêver? De ce décalage, il tente de s’orienter vers une solution quant à une difficulté restée sans réponse satisfaisante dans la psychanalyse, difficulté qui tourne autour du statut à donner au rêve traumatique et à la question de savoir si l’accomplissement de souhait y a sa part.

Mots-clés: rêve, interprétation, souhait, rêve traumatique.

LA PASSE

Accent tu es. Jacques Marblé

…Or, « ponctuer, c’est accentuer en lisant », comme il est précisé dans Esthétique de la ponctuation : n’est-ce pas ainsi que le désir de l’analyste, à situer pour moi entre signifiant vivant et présence réelle, peut trouver à se loger ? Un zeste d’amour, à condition de se méfier de l’amour du prochain, complétera la recette…

 THÉORIE

La fin du monde. John Holland

Cet article examine certains aspects de l’épistémologie du discours du maître et de sa mutation moderne, le discours capitaliste. La Weltanschauung, la « conception du monde », du maître se base sur l’exclusion du fantasme dans ce discours, exclusion qui établit la primauté du principe de réalité sur le savoir. Le discours capitaliste a la fonction de faire exister un tel monde, mais la forclusion de la castration le rend impossible. Une discussion des travaux de l’école de Chicago montre qu’au sein de ce discours, un tel monde ne cesse pas de ne pas s’écrire.

Mots clés : discours du maître, discours capitaliste, Weltanschauung, conception du monde, principe de réalité, forclusion de la castration, école de Chicago, Gary Becker, Luis Rayo

EN QUESTION(S)

Levinas et Lacan face à l’éclipse du christianisme. Guy Félix Duportail

Il s’agit dans ce texte de comprendre les œuvres de Levinas et de Lacan comme autant de tentatives de réponse à la question de l’éclipse du christianisme. Cette dernière expression désigne l’abandon de la morale objective ordinaire durant l’holocauste des juifs. Mots clés : père -meurtre – répétition -shoah – psychanalyse – intellectualité PAS DE PORTE Soir après soir à l’Abri de nuit d’Ajaccio. Stanislas Deliquiet Le quotidien d’un centre d’hébergement d’urgence pour les sans-abri est une expérience exigeante. L’Abri de nuit à Ajaccio est le lieu d’un bord, plus ou moins poreux, entre inclusion et exclusion sociale, même si exclu (du langage) nul ne l’est vraiment.

Mots clefs : Centre d’hébergement d’urgence, sans-abri, exclusion sociale.

EXTÉRIEURS

De l’« ab-sens » : Lacan et Wittgenstein. Élisabeth Rigal-Granel

Lacan a croisé Wittgenstein, mais il n’a connu que le Tractatus logico-philosophicus, et s’est attaché à ses seuls aspects logiques. Ma contribution poursuit un double objectif : déterminer les attendus du débat que Lacan a engagé avec Wittgenstein sur la question du métalangage ; et établir que l’ineffable wittgensteinien n’est pas stricto sensu un ineffable au sens propre et qu’il présente certaines analogies avec l’« ab-sens » dont parle Lacan dans L’étourdit.

Mots clefs : logique, métalangage, ineffable.

UNE PSYCHANALYSE ?

Un lien qui libère. Véronique Sidoit

Parler de liberté n’est pas chose aisée en psychanalyse, mais c’est pourtant une notion qui est au cœur même de la cure analytique. Un sentiment inédit de liberté s’éprouve lorsque celle-ci est menée à son terme. Il est donc nécessaire de la définir : d’une part, la liberté du sujet de l’inconscient découle de liens préalables, celui du transfert et celui de l’association libre, d’autre part elle touche à ce qui constitue le sujet, c’est-à-dire au langage et au rapport à l’Autre.

Mots-clefs : Liberté, transfert, association libre, sujet de l’inconscient, savoir insu, vérité, jouissance, Autre, langage, lalangue.

Y ETU ?

Theatre should be a taxing experience : the greatest achievement of a writer is to produce a character who creates anxiety.

« Le théâtre doit être une expérience éprouvante : la plus grande réussite d’un écrivain est de créer un personnage qui suscite de l’angoisse. »

Howard Barker .« I don’t care if you listen or not », The Guardian, 1er octobre 2012

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